Faire une scène
La réécriture se poursuit. En fait, si je ne viens pas souvent donner signe de vie en ces pages, c'est parce que l'essentiel de mon énergie se déploie dans Orphée (auquel, soit dit en passant, j'ai trouvé un nouveau titre...)
Cette réécriture se fait en fonction des critiques que m'a faites mon directeur littéraire lors de notre rencontre du 28 janvier. Je revois la narration, le récit. Je l'approfondis. Je me demande constamment "qu'est-ce qui est raconté". Je n'invente pas grand-chose, mais j'expose des aspects qui étaient restés tus dans la première version, même si je le "savais", moi, dans ma tête.
Mais je tiens compte aussi d'anciens commentaires que m'avait faits Éric sur le manuscrit d'Enthéos. Parce qu'au moins, l'écriture d'un deuxième roman (et même d'un troisième, en réalité!), a ça de bon. On prend un petit peu d'expérience. On développe des trucs, des réflexes. Entre autres, je me questionne sur l'utilité de chaque partie. Bref, quand je me mets à la réécriture d'une scène, d'un chapitre, je me demande: à quoi sert-elle? Qu'ai-je besoin de dire ici? En quoi cela fait avancer le récit?
Il faut savoir résister au simple plaisir d'écrire. De décrire. Rendu au milieu du roman, tous les personnages sont en place. Ils ont une vie, une personnalité. Je les aime tous. Et j'ai plein d'idées, plein de dialogues à leur mettre en bouche. Ce n'est pas l'inspiration qui manque. Or, je ne veux pas "écrire pour écrire", m'écouter écrire. Je veux que ça veuille dire quelque chose.
Presque 26 000 mots réécrits jusqu'à présent. Et alors que je m'apprête à revoir une scène où tous mes personnages discutent autour d'un bon repas... me revoilà dans mes interrogations. Où me mène cette scène? Pourquoi l'écrire? Que lui faire dire?
Mais au moins, le projet avance!