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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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25 juillet 2007

99% de transpiration

typewriterJ’ai évoqué récemment les considérations de l’éditeur Pierre Tisseyre concernant le rapport inspiration/transpiration dans le domaine de la création littéraire. Or, il se trouve que dans son livre sur la créativité, Mihaly Csikszentmihalyi aborde également cette question, mais de façon plus étoffée et plus intéressante.

Dans le chapitre 4 intitulé "Le travail créatif", l’auteur essaie de déterminer s’il existe des mécanismes mentaux qui permettent d’innover dans un domaine et s’il est possible que le processus créatif soit «unique», c’est-à-dire commun à tous les créateurs. Ce chapitre aborde divers aspects propres au travail créatif, comme le travail de l’écrivain, la période d’oisiveté, le moment du « eurêka » et, ce dont je veux parler ici, le 99% de transpiration.

En fait, quand l’intuition est parvenue à la conscience, il faut en vérifier la justesse. Il faut ici savoir que plusieurs intuitions resteront à ce seul stade «parce que la froide lumière de la raison révèle leurs défauts.» Mais si l’intuition passe le test, le vrai travail commence.

Cette phase d’élaboration, qui représente 99% du travail de création, peut se faire à quatre conditions :

1)    Rester attentif à son travail pour repérer les nouvelles idées ou de nouvelles intuitions.
2)    Faire preuve d’ouverture d’esprit et de souplesse.
3)    Rester vigilant quant à ses objectifs et à son ressenti pour savoir si le travail avance comme prévu.
4)    Écouter ce qu’en disent ses collègues ou ses pairs. Ces échanges peuvent permettre de rectifier la trajectoire du projet.

Et une chose ressort particulièrement : le travail de création n’est jamais terminé!

Mihaly Csikszentmihalyi, La créativité. Psychologie de la découverte et de l’invention. Paris, Robert Laffont, 2006. Coll. « Réponses », 391 pages. (pp. 104-105)

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Commentaires
S
Si l'on n'écrit pas d'abord pour le bonheur d'écrire, l'écriture devient un "métier" comme un autre, avec ses obligations, ses contraintes, ses comptes à rendre, ses délais. Or, l'écriture est synonyme de liberté. Bien sûr, il faut savoir s'imposer quelques contraintes, quelques obligations (comme Danaé qui retravaille son roman actuellement). Mais ce sont des contraintes librement acceptées et qui libèrent elles aussi, en permettant d'aller plus loin, plus haut. Comme le parachutiste, qui est aussi libre qu'un oiseau, mais doit respecter la contrainte d'ouvrir le parachute au bon moment.
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D
Alcib: La question du bonheur est fort complexe, en fait. Et il se trouve que Mihalyi Machin en a fait une excellente analyse dans son livre Vire, la psychologie du bonheur, dont j'ai parlé abondamment sur Soleil en tête. Tout repose sur le "flow" que l'on ressent quand on se plonge dans une activité qu'on aime.
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A
Le bonheur n'est-il pas simplement d'être en harmonie avec ses propres valeurs et avec ses objectifs ? Dans ce cas, il serait normal que la créativité vécue au quotidien procure le bonheur.
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D
Alcib: Ce livre est très intéressant car il se base sur une vaste recherche auprès de plusieurs centaines de créateurs (scientifiques, artistes, écrivains...) qui ont accepté d'analyser leur processus de création. Ce qui est fascinant, c'est à quel point le bonheur peut être atteint par les gens créatifs. Cette question du bonheur est centrale pour Mihaly (c'est le sujet de son premier livre "Vivre".)
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A
Mihaly Csikszentmihalyi semble aborder la question de façon plus intéressante, plus intelligente, en fait, que ne l'avait fait Pierre Tisseyre. C'est une chose de lancer une formule à la mode en demandant aux gens de réfléchir à la question, ce que l'on ne s'est pas donné la peine de faire soi-même ; c'en est une autre que de se pencher sur la question en l'éclairant suffisamment pour que l'on puisse poursuivre la réflexion et trouver sa réponse plutôt que d'essayer de s'insérer dans la formule étroite d'une autre.<br /> Je ne connaissais pas ce livre de Mihaly Csikszentmihalyi, mais les livres sur la créativité sont souvent intéressants et la collection « Réponses » de Robert Laffont me semble une garantie supllémentaire.
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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