Scrapbook

Avec la sortie d’Enthéos, j’ai commencé un «scrapbook» pour suivre pas à pas les étapes que j’ai parcourues et que je continue à parcourir dans l’aventure de la publication.

Je me suis acheté un cartable à anneaux bien épais et des séparateurs pour diviser cette épopée en thèmes. J’ai farfouillé dans tous mes papiers accumulés depuis 2006, ceux qui remontent au début de la rédaction de mon roman.

J’ai trouvé une utilité aux couvertures d’Enthéos que m’avait données mon éditeur. Des couvertures sans intérieur. Seulement le carton. J’en ai pris deux : un que j’ai glissé dans l’enveloppe de plastique de la couverture du cartable, côté masque grec. L’autre, plié du côté de la quatrième de couverture, inséré à l’endos du cartable. Sur la tranche, un signet. Bref, le gros cartable s’est transformé en énorme «Enthéos». Mais il raconte une histoire bien différente.

J’ai d’abord commencé mon cartable par tous les accusés réception que j’ai reçus des maisons d’édition. En ordre chronologique. Puis, la deuxième section contient les lettres de refus, elles aussi en ordre chronologique.

J’ai aussi fait une section pour les commentaires de lecture que j’ai reçus de mon père, et de mon «œil extérieur». J’ai mis le rapport de lecture d’Éric. Ses impressions et les choses qu’il me conseillait de corriger. J’ai également inséré mes propres notes de lectures, de réécriture.

Il y a une section pour mon contrat d’édition.

Il y a une section «lancement», où j’ai mis la liste de mes invités avec ratures d'adresses, indications sur la probabilité des présences, etc. Quelques cartons d’invitations qui me sont restés. Les cartes que j’ai reçues pour l’occasion. Les mots d'encouragement, de félicitations.

Viennent ensuite les articles parus, puis les courriels, les lettres, les critiques sur les blogues que j’imprime au fur et à mesure et que je conserve. Et puis des affiches ou autres informations liées aux activités littéraires auxquelles j’ai participé ou je participerai bientôt.

Ça fait déjà une belle récolte.

Parfois, je feuillète ce curieux livre de coupures et de papiers ramassés ici et là, et j’en reste pensive.  Toute une aventure, quand on y pense. Beaucoup d’énergie. D’incertitudes. De déceptions et d’espoirs. De la reconnaissance, aussi. De l’émotion.

Ce scrapbook est un peu le pendant papier de mon blogue. Une trace matérielle de mes démarches, de mon travail. D’ici quelques mois, est-ce tout ce qui restera de mes péripéties littéraires? Des souvenirs et un cartable garni de papiers jaunis...

Comments

[Maxime]

J'imagine comme ça doit être précieux tout ça, les représentants d'un extrait de ta vie. Surtout, ne penses pas que c'est tout ce qu'il en restera. Pour des milliers (je m'avance dans les chiffres ^^) de lecteurs, c'est un bon souvenir de lecture et un sentiment d'impatience pour le prochain!

[Lux]

C'est même génial comme idée et ne minimise surtout pas l'aspect: «Héritage des enfants».
- Tu verras quand tu seras grande, le temps aura un sens différent pour toi; tu apprécieras revoir ton histoire [nostalgie de l'âge d'or et de platine]. Cet aspect-là, ça te concerne. Mais...
- Imagine aussi tes descendants qui voudront avoir des souvenirs tangibles de tante Julie, de grand-maman Julie ou de mémère Julie [99 ans]. Ils jubileront! J'ai eu la chance d'avoir des tantes maniaques et archivistes qui ont collectionné les vieilles images de famille et j'ai beaucoup d'émotion quand je regarde les photos des grands-parents de mes grands-parents[Eh oui!].
Et je me fais un devoir de les conserver pour mes enfants etc... Alors ton scrapbook a-t-il du sens? Oui, oui et oui et ajoute quelques photos du lancement et des photos de tes enfants, qu'ils se revoient plus tard.

[Julie GravelR]

Daphnea: Tiens, je n'avais pas pensé aux enfants. Mais tu as bien raison!

Jules: J'ai bien hâte de voir ces fameux signets. J'en reparlerai ici quand je les aurai vus... et je pourrai en glisser un dans mon scrapbook!

Béo: Je ne sais pas si je vais me rendre à trois romans... Et encore moins si je ferai aussi le même exercice. Mais sans doute que oui.

Marraine: On peut voir ça comme ça, c'est vrai. Un album photo de mon livre et de son cheminement. Je ne sais pas ce qui attend Enthéos encore... on verra bien si le temps jouera pour lui ou ne contribuera qu'à le faire oublier.

Épicure: C'était le but de mon blogue, en effet: un pas à pas au fil du temps, dès que je me suis mise à faire des démarches d'édition pour mon manuscrit.

Venise: Oui, ça donne une vue d'ensemble du processus. Mais tu sais, on peut très bien faire ça avec notre vie. D'ailleurs, plusieurs s'y adonnent: il s'agit du "scrapbooking", justement!

[Venise]

Tenir toute cette aventure dans le creux d'une main. Je t'appuie sans réserve de vouloir contenir l'expérience sous cette forme tangible, la classer, la répertorier, ça fait du bien aux neurones. On dirait qu'on voit plus clair. On devrait pouvoir faire ça avec notre vie !

[Epicure]

Sans avoir accès à ce cahier qui doit prendre une valeur inestimable pour toi, c'est très intéressant de suivre ton parcours via ce blogue. Toutes les étapes par lesquelles un auteur doit passer, c'est fascinant!