Qu'on en parle en bien, qu'on en parle en mal...
... mais qu'on en parle.
C'est le proverbe, non?
En fait, je me dis que c'est la petite ritournelle qu'on se chante pour se consoler quand on se fait égratigner.
Mais la critique, elle fait partie de la dynamique de la création. On crée quelque chose, chez soi. Seul. Ensuite, quelqu'un a notre oeuvre sous les yeux. La lit (dans le cas d'un livre), l'apprécie. La passe au filtre de ses propres connaissances, de sa propre sensibilité. Ensuite, il y a un jugement. Et une critique, bonne ou mauvaise. Ça fait partie du chemin de l'artiste que d'être en contact avec la réaction des autres devant sa production. C'est le cycle normal.
Si on veut se couper de cette réalité, alors il ne faut pas chercher à créer pour les autres. Un auteur qui a peur de la critique ne devrait pas vouloir être publié.
Ainsi, mon roman n'a pas touché une journaliste.
"So what"?
Mon roman a eu une très belle visibilité dans La Presse, en plein haut de page. La critique occupe près d'un tiers de la page, ce n'est pas rien. Et malgré les coups de griffe que j'ai reçus ici et là, mon livre se distingue quand même, ne serait-ce que par l'intégration des auteurs anciens et des philosophes à mon récit. Même le titre de l'article est chouette: "Ressusciter les Anciens"...
Sérieusement, je me rends compte en décantant un peu les émotions qui m'ont assaillie depuis hier soir, que je réagis de façon plus combative face à cette critique qui me heurte parce que je sens les reproches non justifiés que face aux critiques positives qui finissent par m'insécuriser.
Je sais que ce n'est pas avec des critiques uniquement positives et superficielles que je pourrai m'améliorer pour les romans à venir. Mais je ne peux pas non plus tenir compte de commentaires que je trouve faux! Ici, dire que je manque d'âme, c'est mal me connaître. Et même dire que mon livre ne rejoint que les intellectuels, alors que d'autres journalistes (Christian Desmeules ou Tristan Malavoy-Racine, notamment!), et surtout beaucoup de lecteurs, ont dit le contraire...
Pour le moment, donc, je considère les défauts de mon roman comme suit: un début un peu lent (mais que certains apprécient parce qu'il permet de bien comprendre le personnage principal) et des descriptions et un déroulement de l'intrigue un peu académiques.
Je suis encore très ouverte à avoir les commentaires et critiques des lecteurs et des journalistes. Mais je me réserve aussi le droit d'y réagir!
D'ailleurs, parlant de critiques, mercredi le 15 octobre j'aurai l'occasion de voir jusqu'à quel point je suis zen: les commentatrices-teurs de la Recrue du mois publieront tous leur propre appréciation d'Enthéos. On verra bien ce qu'ils en auront pensé...