La Fabrication de l'aube
J’avais depuis un petit moment le livre de Jean-François Beauchemin, La Fabrication de l’aube, sur ma pile de livres à lire. J’en avais entendu du bien, à droite et à gauche. Et, surtout, j’étais intriguée par ce récit qui avait pour origine une période difficile dans la vie de l’auteur qui, après un coma, est resté hospitalisé de longs mois. Ayant moi-même été ébranlée par la maladie, j’étais curieuse de voir comment cela se transmutait en matériau artistique chez un autre, un peu comme j’avais été curieuse du Journal de Marie Uguay.
Malheureusement, je n’ai pas été touchée par cette prose. J’ai même fini par lire ce livre avec un certain agacement. Pas que ce soit mal écrit, au contraire. Jean-François Beauchemin a une plume poétique, ses images sont percutantes. Non. Le problème ne réside pas là. Je pense en fait que ce livre, très personnel, est plus à même de toucher des lecteurs qui connaissent déjà Jean-François Beauchemin et qui, après avoir connu son œuvre, s’intéressent à l’homme qu’il est et à sa vie, d’où est tiré le récit de La Fabrication de l’aube.
Un récit très personnel, donc. Qui traite essentiellement des êtres qui comptent dans la vie de l’auteur : ses frères, sa sœur, son père et sa mère. Et sa femme. Il y a aussi les animaux et la nature, à qui Beauchemin est attaché et qui imprègnent sa perception de la vie. Et surtout, il est question du processus d’écriture, de la naissance, chez l’auteur, du besoin d’écrire. De ses premières impulsions artistiques à sa carrière actuelle.
Tous ces ingrédients, liés par une prose souvent magnifique, auraient dû me toucher. Mais la magie n’a pas opéré. Trop lyrique, peut-être?
Un rendez-vous manqué.
Jean-François Beauchemin, La Fabrication de l'aube. Montréal, Québec Amérique, 2006, 115 pages. Coll. "Littérature d'Amérique".