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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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24 juillet 2008

La Fabrication de l'aube

fabri44052J’avais depuis un petit moment le livre de Jean-François Beauchemin, La Fabrication de l’aube, sur ma pile de livres à lire. J’en avais entendu du bien, à droite et à gauche. Et, surtout, j’étais intriguée par ce récit qui avait pour origine une période difficile dans la vie de l’auteur qui, après un coma, est resté hospitalisé de longs mois. Ayant moi-même été ébranlée par la maladie, j’étais curieuse de voir comment cela se transmutait en matériau artistique chez un autre, un peu comme j’avais été curieuse du Journal de Marie Uguay.

Malheureusement, je n’ai pas été touchée par cette prose. J’ai même fini par lire ce livre avec un certain agacement. Pas que ce soit mal écrit, au contraire. Jean-François Beauchemin a une plume poétique, ses images sont percutantes. Non. Le problème ne réside pas là. Je pense en fait que ce livre, très personnel, est plus à même de toucher des lecteurs qui connaissent déjà Jean-François Beauchemin et qui, après avoir connu son œuvre, s’intéressent à l’homme qu’il est et à sa vie, d’où est tiré le récit de La Fabrication de l’aube.

Un récit très personnel, donc. Qui traite essentiellement des êtres qui comptent dans la vie de l’auteur : ses frères, sa sœur, son père et sa mère. Et sa femme. Il y a aussi les animaux et la nature, à qui Beauchemin est attaché et qui imprègnent sa perception de la vie. Et surtout, il est question du processus d’écriture, de la naissance, chez l’auteur, du besoin d’écrire. De ses premières impulsions artistiques à sa carrière actuelle.

Tous ces ingrédients, liés par une prose souvent magnifique, auraient dû me toucher. Mais la magie n’a pas opéré. Trop lyrique, peut-être?

Un rendez-vous manqué.

Jean-François Beauchemin, La Fabrication de l'aube. Montréal, Québec Amérique, 2006, 115 pages. Coll. "Littérature d'Amérique".

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Commentaires
D
Karine: C'est une bonne précaution, je pense, d'avoir lu autre chose de Beauchemin avant de se plonger dans la Fabrication de l'aube. Mais c'est juste une supposition de ma part, car en lisant les commentaires de Venise et Claudio, je vois que ce n'est pas nécessairement ce détail qui a fait la différence dans leur cas. <br /> <br /> Venise et Claudio: Je suis bien contente d'avoir votre avis, vous qui l'avez lu et aimé. En fait, je ne peux pas dire que j'avais TANT d'attentes que cela. Même que je dirais que j'étais assez neutre en partant et je ne pense pas que ce soit cela qui explique mon agacement. J'ai ressenti une telle irritation à cette lecture par moment qu'il faut que la raison soit ailleurs. En fait, je pense vraiment qu'il y a un lyrisme chez Beauchemin avec lequel je ne communie simplement pas. Trop, c'est trop. Et plus il allait jouer sur les sentiments, enrobant toutes ses scènes de poésie et tout et tout, et plus je décrochais.<br /> <br /> Mais jamais, à ma lecture, je n'ai douté du talent de cet auteur. Et je comprends parfaitement que vous ayez aimé, et que tant d'autres aussi ont trouvé dans ce récit quelque chose qui les a touché. C'est clair à mes yeux. Et si j'avais été à la place de l'éditeur, j'aurais aussi su que c'était un livre fort, prenant. Qui saurait trouver ses lecteurs. D'ailleurs, le succès de ce livre en fait foi.<br /> <br /> Mais n'est-ce pas fantastique, la diversité des points de vue? Je sais parfaitement qu'il en ira de la même manière quand les gens liront Enthéos. Certains aimeront, d'autres non. Espérons seulement que ceux qui n'aimeront pas le livre ne le "planteront" pas. Mais ça, je ne le contrôle pas!
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C
Bonjour Danaée, <br /> <br /> Moi aussi je suis étonné de lire que tu n'as pas apprécié le livre de Beauchemin. Peut-être que le fait d'en avoir tant entendu parler a en quelque sorte tué la magie ? ou gonflé certaines attentes ? Ayant lu La fabrication de l'aube à sa sortie, ton compte-rendu, toujours très juste, me donne le goût de le relire d'ici les prochains jours. Peut-être serai-je à même de comprendre pourquoi ce livre ne t'as pas touché autant que tu l'aurais souhaité. Je me souviens de la lecture de ce livre comme d'un baume que l'on déposait sur mon coeur, et à cette époque (je travaillais à la librairie) je l'avais conseillé à plusieurs clients dont certains étaient revenus les semaines suivantes en me disant qu'ils avaient beaucoup apprécié leur lecture. <br /> <br /> J'espère que tu vas bien. À bientôt!<br /> <br /> Claudio
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V
Curieux ... curieux, j'aurais plutôt gagé que tu aimerais. Vraiment. Tu le décris très bien d'ailleurs, tu l'as très bien cerné mais comme tu dis, il n'y a pas eu de déclic. J'en suis encore surprise. Je vais en revenir, ne t'en fais pas !<br /> <br /> Par contre, je tiens à préciser que je ne connaissais pas l'homme, ni d'Ève ni d'Adam, et aussitôt le livre annoncé en primeur (il n'était même pas encore sur les tablettes), j'ai éprouvé le besoin impérieux de le lire. Ça me le criait par en-dedans. Je ne me suis pas trompé, j'ai adoré ce livre très personnel, je me suis même sentie honorée d'entrer dans autant de "personnel". C'est pour dire, hein ? Moi, c'est par cette oeuvre que j'ai eu envie de mieux connaître l'écrivain.
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K
J'ai entendu beaucoup de bien sur ce livre, moi aussi... mais peut-être découvrirai-je autre chose de l'auteur avant de m'y plonger...
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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