Insatisfaction
J'ai continué à écrire lundi, la journée que j'ai choisie pour me consacrer à l'écriture cette session-ci.
Je réussis à avancer, c'est vrai. Cette fois, j'ai écrit trois pages (simple interligne). Mais qu'est-ce que le nombre de mots, le nombre de pages vient changer à ma satisfaction? Parce que je ne suis pas satisfaite. Je me relis en trouvant que quelque chose ne colle pas.
Mais quoi? Difficile à cerner.
Parfois, quand je pense à Janus, que je laisse défiler mes pensées, je me mets à planer. Réellement. J'en ai presque le vertige. Les mots fusent dans mon esprit. Une ambiance se crée, dans ma tête. Je "sens" très bien mon roman. Et c'est cette transe que j'aimerais réussir à écrire. À faire passer de l'autre côté de la réalité. Qu'elle passe de l'abstrait, soit l'idée que je m'en fais, au concret, au roman lui-même.
Mais je n'y arrive pas. Pas tout à fait.
Alors je me relis. Pas mécontente totalement, non. Mais insatisfaite. Dois-je en conclure que le roman n'est pas prêt? N'est pas mûr? Peut-être bien. Pourtant, je veux continuer à écrire. À consacrer du temps à mon projet, quitte à le réécrire du début à la fin par la suite. Je veux continuer parce que, comme ça, je ne perds pas le contact avec l'écriture. Et pour le moment, c'est peut-être seulement de cela dont j'ai besoin: écrire.
Illustration: Pablo Picasso, Le rêve (1932).