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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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28 janvier 2009

Insatisfaction

picasso_reveJ'ai continué à écrire lundi, la journée que j'ai choisie pour me consacrer à l'écriture cette session-ci.

Je réussis à avancer, c'est vrai. Cette fois, j'ai écrit trois pages (simple interligne). Mais qu'est-ce que le nombre de mots, le nombre de pages vient changer à ma satisfaction? Parce que je ne suis pas satisfaite. Je me relis en trouvant que quelque chose ne colle pas.

Mais quoi? Difficile à cerner.

Parfois, quand je pense à Janus, que je laisse défiler mes pensées, je me mets à planer. Réellement. J'en ai presque le vertige. Les mots fusent dans mon esprit. Une ambiance se crée, dans ma tête. Je "sens" très bien mon roman. Et c'est cette transe que j'aimerais réussir à écrire. À faire passer de l'autre côté de la réalité. Qu'elle passe de l'abstrait, soit l'idée que je m'en fais, au concret, au roman lui-même.

Mais je n'y arrive pas. Pas tout à fait.

Alors je me relis. Pas mécontente totalement, non. Mais insatisfaite. Dois-je en conclure que le roman n'est pas prêt? N'est pas mûr? Peut-être bien. Pourtant, je veux continuer à écrire. À consacrer du temps à mon projet, quitte à le réécrire du début à la fin par la suite. Je veux continuer parce que, comme ça, je ne perds pas le contact avec l'écriture. Et pour le moment, c'est peut-être seulement de cela dont j'ai besoin: écrire.

Illustration: Pablo Picasso, Le rêve (1932).

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Commentaires
J
Lux: Oui, c'est le chaos total, en effet. Et je dois laisser le tout reposer un peu. Je ne vais nulle part, actuellement. Je ne fais que tourner en rond... Mais oui, je prends des notes et je réfléchis énormément.<br /> <br /> Llyn: Je pense en effet que c'est une bonne façon de fonctionner, pour ne pas décrocher totalement. Et ce ne sera pas perdu. J'ai l'intention d'aller au bout de mon projet, mais quand? Ça, c'est une autre histoire.<br /> <br /> Venise: Ce n'est pas exactement ça, en fait. Je ne "juge" pas mon écriture sur des détails du genre tournures de phrases ou bonne façon d'écrire telle ou telle situation. Dans ce cas, ce travail se fera bien plus tard dans le processus. Actuellement, quand je suis insatisfaite, c'est de l'esprit même du roman. Son âme. Ce n'est pas "enthéos", si on veut. Et je n'accepte pas d'être si à côté de la track. J'enrage.<br /> <br /> Immemory: Merci!<br /> <br /> Marraine: C'est un besoin, c'est vrai. Mais je peux aussi exprimer cela autrement, comme je l'ai toujours fait: journaux, articles, blogues... Les romans sont-ils nécessaires? Je pense bien que oui, finalement. Ils rejoignent plus de gens que tout ce que j'avais expérimenté avant cela. Mais c'est pas facile, ces jours-ci.<br /> <br /> Seb: Je vois très bien ce que tu veux dire. Et je vis cela aussi. Mais pour l'instant, c'est encore plus le "noyau" qui est un problème. L'âme du roman que je ne trouve pas. J'erre. Et ce sont des moments très douloureux. Pleins de frustration.
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S
Cette insatisfaction est une première marche. On ne peut pas l'éviter si on veut s'élever. <br /> Je passe aussi par là, à chaque fois : je peux écrire pendant des jours, voire des semaines, des parties de textes que j'abandonnerai ensuite, parce que je les trouverai sans intérêt, mal écrites, ou que sais-je encore. <br /> Mais ce sont toutes ces erreurs qui m'aiguilleront vers le ton du roman à venir. Et ces tâtonnements aident aussi à apprivoiser l'ambiance, les décors, les personnages, à se les approprier pour pouvoir les offrir ensuite aux lecteurs. <br /> Enfin... c'est comme ça que je ressens les choses. Mais nous sommes tous différents.<br /> Bon courage.
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M
Écrire... mais bien certainement que tu dois écrire. C'est un besoin chez-toi, tu écris depuis que tu es haute comme trois pommes. Tu as la tête pleine de mots...C'est enivrant de t'écouter, de te lire...Alors ne te mets pas de pression...tu n'attends pas après ça pour vivre. Laisse mûrir le fruit, on aura du plaisir à le cueillir, peut importe le temps que tu y auras mis.<br /> Que les lutins soient avec toi...<br /> Bisous marraine
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I
merci<br /> merci d'être venu,<br /> un jour chercher, des tournesols chez moi<br /> c'était un cadeau de vous les offrir<br /> et votre partage autour des maux.<br /> <br /> Soleil.
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V
Je vais me permettre de te dire ce que j'en pense et évidemment, tu en feras ce que tu voudras. Je te crois atteinte du syndrome du "juge". Celui-ci, monsieur le juge, s'est développé une expertise et en plus a été très actif ces derniers temps. Il a même fait du temps supplémentaire. Moi, ce que je te propose est de le congédier ... temporairement. Je crois qu'il intimide grandement les grands et petits lutins de l'inspiration, ceux-là même qui veulent folâtrer dans ton univers imaginaire. <br /> Plus concrètement, parce que là c'est pas mal imagé, je laisserai sortir le flot de mots, que ça sorte, aucun mot, aucune page, aucune idée ne méritant la condamnation de "mauvais" ou "bon". Je te gage que le fleuve se remettrait à couler fortement, bruyamment même, et plusieurs cours d'eau se prendraient à ce grand fleuve. Et tu récolterait plein de feuilles, trop de feuilles. <br /> <br /> Et à un moment donné, tu pourrais commencer à sélectionner, à faire un tri, des choix. Et c'est seulement là que tu pourrais penser à réembaucher ton juge (dis-toi bien qu'il ne sera pas loin, c'est un hyperactif !), en lui disant bien qu'il a une fonction, une seule fonction et de s'y tenir, de ne jamais oublier qu'il n'est pas à la fois juge et parti. Qu'il ne doit surtout pas se prendre au sérieux afin de ne pas effrayer les petits lutins qui ont beaucoup travaillé, dans la fébrilité et la joie. Et même l'allégresse. Et le plaisir aussi, états que monsieur le juge ne connaît pas tellement, il aurait trop de difficulté à exercer sa fonction, si c'était le cas.<br /> À prendre ou à laisser, mais je ne pouvais passer à côté, des fois que ça ferait tinter des cloches ... de lutins !
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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