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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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2 février 2009

Passage à vide

Brown_reflexion_Alberto_OconRas-le-bol intégral ce matin alors que tout se mélange dans ma tête et ma vie.

Doute lancinant côté écriture. À quoi ça mène? Qu'est-ce que j'en retire? Pourquoi tant d'efforts et de temps investis pour des graines et l'oubli en retour?

Janus se révèle un cul-de-sac. Manque d'inspiration. Projet flou. Une histoire encore décousue. Pas assez de matériel pour m'y accrocher. Pas mûr. À reposer sur la tablette, donc.

Émergence d'un autre "vieux" projet, Orion. Cette fois, j'entrevois un début, un milieu et une fin. Quelque chose de ténu, c'est vrai. Mais concret. Un peu.

Mais je doute. Parce que je sais que j'ai eu des étincelles de certitude face à Janus. Qui se sont éteintes aussi rapidement qu'elles avaient surgi. Pour me laisser ensuite déroutée. Dans le noir. Alors je redoute que le phénomène se répète. Encore. Et que, dans quelques jours, quelques semaines, j'arrive encore au même constat d'échec avec Orion.

J'ai tant d'autres choses à faire. Des choses concrètes. Des choses qui ont un effet réel. Pour lesquelles on me paie, en plus. Pour lesquelles je suis qualifiée. On m'a proposé récemment une autre responsabilité. Qui va me prendre des heures et des heures. Je pense dire non. Je veux protéger mes heures d'écriture. Mais à quoi bon? Alors que je sais qu'on a besoin de moi, que je peux être utile. Dans la "vraie" vie.

Enthéos peut presque être considéré comme un succès littéraire dans le portrait culturel québécois. Mais je n'ai même pas vendu 1000 exemplaires. On vient de m'apprendre que ma présence au Salon du Livre de Québec n'est pas assurée. J'ai du mal à comprendre. Je n'aurai même pas eu l'occasion de faire un 360o sur l'année littéraire de mon livre.

Pourtant, hier seulement, deux courriels reçus. Deux lecteurs qui m'écrivent avoir lu et aimé Enthéos. Et attendre impatiemment le prochain. J'en reçois encore régulièrement, de ce type de messages. Parfois, ces échanges se prolongent et se développent même en amitié épistolaire. Ça me fait un bien fou, puis le doute se réinstalle.

Je ne sais plus quoi penser.

Aujourd'hui, c'est lundi. Je dois écrire. Mais j'ai aussi une pile de corrections de travaux d'étudiants. Une pile bien réelle. Concrète. Des heures qui fileront, bien investies. Le reste... à quoi bon?

Illustration: Brown reflexion par Alberto Ocon.

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Commentaires
A
Comme je lis à rebours, cela se passe bien pour toi. Pas mal,non? <br /> <br /> Alors la question qui tue: La madame es-tu contente? ;-)
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J
Amélie: C'est très gentil de venir laisser votre appréciation d'Enthéos ici. C'est moi, donc, qui vous remercie!
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A
Je suis tombée sur ce blog après avoir terminé Enthéos, & je voulais simplement m'ajouter à votre cohorte (! ;p) de lecteurs satisfaits. J'ai lu votre livre presque d'une traite, happée par tout plein de choses à la fois -- donc: merci!
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J
Venise: C'est assez compliqué, en fait. Je ne fonctionnes pas seulement quand c'est mûr. C'est vrai que pour Enthéos, j'ai écrit vite et de façon très satisfaisante. Mais il faut savoir que cette délivrance faisait suite à des années de véritable torture, où j'avais plein d'idées, où j'écrivais, mais sans structure, sans savoir non plus si je n'étais pas juste folle. (Et encore, je ne suis toujours pas rassurée...)<br /> <br /> KafkaDan: Vivre, ça nous nourrit beaucoup, c'est vrai. Et c'est certain que ma vie continue, et elle est très satisfaisante ces temps-ci. Disons que je me repose un peu pour des années plus difficiles! Mais quand même. Côté écriture, ce n'est jamais un problème réglé. Je suis "hantée"!<br /> <br /> Jules: Je vais travailler ma patience, c'est certain... Pour le Salon, ça semble réglé pour ma présence. Tu m'en vois toute ragaillardie! Je vais pouvoir signer ton exemplaire!!!<br /> <br /> Karine: J'espère bien te voir au Salon (ça deviendra vite une tradition!... du moins, en ce qui concerne notre présence en tant que visiteuses...) Pour le reste, je vais me recentrer et laisser mûrir le tout.<br /> <br /> Béo: Oui, j'ai du temps devant moi. Mais ça va quand même vite. Je ne me fixe aucune balise, cependant. Je veux juste continuer à écrire, même si c'est pour tout jeter ensuite. Parce que je sais ce que je ressens quand je n'écris pas... et c'est pire qu'écrire sans filon!<br /> <br /> Martin: Le feu sacré, il n'est pas éteint... C'est juste que je n'arrive pas à le canaliser parfaitement. Mais pour ce qui est de ce que nous ne contrôlons pas, c'est vrai. En fait, au jour le jour, je ne pense pas à ces détails. Je me concentre sur le contact que j'ai avec les lecteurs (depuis que j'ai des lecteurs, justement!). Et c'est vraiment ce qui compte pour moi, avec le plaisir d'écrire en tant que tel. Mais quand même, il m'arrive de ressentir la vague du découragement. De me demander à quoi ça sert tout ça... Mais je me ressaisis.<br /> <br /> Audrey: L'inspiration est là quand même... mais le fil conducteur n'est pas encore tangible. J'y travaille!<br /> <br /> Choubine: Tu poses ici un regard plein de sagesse... Je pense aussi que les essais donnent quand même des résultats qui ont leur valeur. Pour le moment, je continue à m'astreindre à l'écriture hebdomadaire. Finalement, ça me permet de pousser plus loin et, comme ce fut le cas lundi, de réaliser que tout n'était peut-être pas si mauvais avec Janus. J'ai donné une autre chance au projet... Quant à l'idée d'écrire ici et là, je le fais un peu déjà. Pas autant que je voudrais (je suis assez casanière), mais quand même.<br /> <br /> Marraine: Écrire le lundi n'est pas du tout une contrainte difficile pour moi, au contraire. Le lundi, je suis toute contente quand je me réveille, parce que je sais que c'est "ma" journée. Maintenant, écrire sur un "projet", c'est autre chose. Construire ou déconstruire... Je vascille parfois, comme lundi dernier. Mais pour le moment, cet horaire me va parfaitement, sois sans crainte!<br /> <br /> François: C'est vrai. Je suis peut-être un peu dans le blues "post partum" de la parution d'Enthéos. Et à cela s'ajoute la peur de ne pas être capable de réussir à nouveau. Et de se retaper encore les refus, et les désillusions. Il y a tout ça, aussi, qui me trotte en tête.<br /> <br /> Seb: Je vais retenir cela: "Ceux qui écrivent sans douter sont des remplisseurs de pages, pas des écrivains." Déjà que je ne me dis pas écrivain (tout au plus aspirante écrivain!)... Toutefois, je remplis une condition: celle de douter! Je suis une grande inquiète, toujours en train de remettre en question mon travail. Sa pertinence. Je tourne en rond dans ma tête, pour arriver toujours au même constat: mon plaisir d'écrire. Et puis le doute revient, et la roue se remet en marche! :)<br /> <br /> Romane: Comme c'est gentil de me faire ce commentaire. Merci! J'espère que votre lecture sera "enthéos", ainsi que vos discussions autour du roman.
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R
J'aimerais te dire que j'ai beaucoup apprécié ton livre (acheté au salon du livre au Saguenay)... Nous avons choisi ce livre pour alimenter notre petit club de lecture (donc trois autres ventes...). J'ai bien hâte... il est très inspirant... Merci
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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