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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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19 septembre 2012

Testament, le legs de Vickie Gendreau

Testament VGendreau

En août, dans un article du Devoir annonçant les titres à surveiller pour la rentrée d’automne, la mention d’un roman d’une jeune auteure, Testament. 23 ans, danseuse nue, poète-performeuse... Atteinte d’une tumeur au cerveau.

J’étais intriguée. 

Quoi?

S’agissait-il d’une fiction ou d’une histoire vraie? Quel drôle de hasard que ce livre sorte à quelques jours de Soleil en tête qui a lui aussi comme sujet central une tumeur au cerveau.

Bien sûr que j’allais lire Testament. Il le fallait. Ce livre m’appelait.

Et comme le hasard fait souvent bien les choses, la vie a mis sur ma route Éric De Larochellière, éditeur chez Le Quartanier où est paru Testament. Discussion au sujet de l’auteure, Vickie Gendreau. De son drame. De tout ce qui vient me toucher comme auteure, mais surtout comme personne vivant aux prises aussi avec une tumeur au cerveau. Son livre, on me l’a offert. 

Et je m’y suis plongée.

C’est dur et c’est beau. C’est plein de rage mais d’émerveillement, aussi. Ce sont des textes brefs, adressés à ses proches. Vickie se projette dans l’avenir. Elle est déjà morte. Elle imagine ses amis, sa mère, son frère. Leurs pensées. Et elle leur lègue des textes et des objets insolites. 

On plonge dans son univers. Celui des clubs de danseuses, des chambres d’hôtel et des appartements de ses copains où vibre le dubstep. On souffre de sa peine d’amour, de ses désillusions. De son viol, aussi. Parce que cette blessure saigne encore. On sourit aux conseils qu’elle prodigue à son frère. On essuie une larme, la gorge nouée quand elle évoque «ce putain de moment final. La fin d’un monde. La fin d’un monde avec elle dedans.» (p. 130)

La prose de Vickie Gendreau est proche de la poésie. L’auteure est d’ailleurs active depuis quelques années sur la scène littéraire en tant que poète. Et pour apprécier pleinement ce récit entrecoupé de réflexions, de haïkus, de retour au présent  - on assiste presque en direct à l’écriture de ce livre, entrevoyant les traitements à l’hôpital, le corps qui flanche - pour apprécier vraiment cette expérience littéraire donc, il faut accepter de plonger. De ne pas chercher à suivre un fil continu.

J’ai traversé ce livre comme on passe à travers les vagues qui déferlent, quand on nage dans la mer. Parfois, la tête au-dessus de l’eau, avec le soleil et le vent. Parfois sous la surface, le souffle coupé. Le coeur serré.

La vie semble lui donner du répit. Quelques années gagnées, c’est toujours ça de pris: «Je ne suis pas morte encore, je ne suis pas écoeurée de mourir mais guérir, c’est long. Guérir, ce n’est pas garanti mais on va essayer quand même. On va être l’équipe de football et toutes les cheerleaders à la fois.» (p. 145)

Ce n’est pas un livre joyeux, c’est vrai. Mais ce n’est pas triste non plus. C’est un livre écrit «les yeux ouverts, grands», comme elle le dit si bien.

Moi je l’ai aimé. 

Le coeur ouvert, grand.

**

Vickie Gendreau, Testament. Montréal, Le Quartanier, 2012. 156 pages.

Chantal Guy en a parlé ici.

Lisez la poésie de Vickie Gendreau ici.

Écoutez l'entrevue qu'elle a donnée à Plus on est de fous, plus on lit, ici, le 20 septembre 2012. 

Et suivez-la à Tout le monde en parle, le dimanche 23 septembre 2012!

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Commentaires
J
Merci, ClaudeL: Tu sais, même si Soleil en tête parle de la maladie et de la mort (car non, je n'ai pas peur du mot "mort" même si le concept m'effraie, comme tout le monde!), c'est l'angle positif que je cherche à prendre. Donc c'est assez lumineux, j'espère. Alors n'ai pas peur!<br /> <br /> Pour Vickie, quelle belle visibilité elle a! Je suis super contente pour elle. Et si ça "sature" malheureusement les ondes de "tumeur au cerveau" et qu'il ne reste ensuite plus d'intérêt pour Soleil en tête, je me dis "Tant pis". <br /> <br /> J'essaie surtout de me dire que si Soleil en tête a à faire sa petite percée à travers les nuages médiatiques, il réussira. Sinon? Qu'y puis-je?
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C
Je te souhaite autant de visibilité à ton livre qu'au sien.<br /> <br /> Et puis, non, je te souhaite ce que toi, tu veux. J'ai tellement aimé Enthéos que, même si j'hésite à livre Soleil d'encrier, n'ayant pas été capable de lire bien souvent ou bien longtemps le blogue, je crois bien que je vais y jeter un coup d'oeil pour retrouver ta plume tant aimée dans Enthéos.
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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