Parce que les écrits restent...
J'écris un journal depuis que j'ai 8 ans.
Tenu avec plus ou moins de régularité avec les années, c'est quand même de grands pans de ma vie qui ont été ainsi sauvegardés de l'engloutissement de l'Oubli. J'ai tenu un journal à la main jusqu'en 1997. À partir de ce moment, c'est essentiellement sur mon ordinateur personnel que j'ai poursuivi mon travail de réflexion.
Or, les documents sur support informatique ne sont pas éternels. Ils peuvent se corrompre avec le temps, les changements de logiciels de traitement de texte, les plate-forme différentes, etc. J'ai eu parfois des sueurs froides en tentant de réouvrir des documents qui m'ont affiché une demi-page de caractères extra-terrestres, alors que le texte original faisait plus de cent pages... Heureusement, je n'ai rien perdu (encore!) de mes écrits.
Cela dit, avec mes ennuis de santé, voilà que j'arrive à un moment de ma vie où je commence à réfléchir à ce qui doit être "sauvé". Et ces écrits, bien qu'ils soient très personnels et qu'ils me concernent en premier lieu, sont une partie de moi. Il est possible qu'un jour, après ma mort, mes enfants ou mes proches aient envie d'y jeter un oeil.
Il y a déjà quelque temps que j'avais en tête de faire un ménage, de trier tous ces documents. Intitulés "Encre", j'en ai fait des tomes, au fur et à mesure que le temps passait. Selon des césures dans ma vie, ou lorsque le nombre de pages devenait lourd à gérer pour l'ordinateur. Ainsi, je me suis retrouvée avec 7 tomes de ces Chroniques. 1015 pages que j'ai converties en documents pdf pour les faire imprimer.
On dit que les écrits restent.
Mais s'il restent prisonnier d'un système informatique protégé d'un mot de passe, peut-être qu'ils ne seront pas sauvegardés... Et c'est ce que j'ai voulu éviter à mes Chroniques.
Et laisser une trace dans la Mémoire.
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Illustration: Mnémosyne, par Gabriel Dante Rosetti (1828-1892).