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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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30 avril 2010

Relire l'Iliade

l_iliade_couvCette semaine avait lieu la dernière rencontre de mon cercle de lecture. Il s’agissait de la troisième édition de ce qui, au départ, se voulait un essai. Les objectifs que je visais étaient simples : faire lire des textes anciens aux étudiants. Leur faire connaître des classiques, les dépayser un peu au niveau de la structure des textes mais aussi sur le plan socioculturel. Je voulais les mettre en contact avec la littérature gréco-latine, celle qui est à la base de la littérature occidentale. Sans oublier que je souhaitais que le tout se fasse dans le plaisir!

Je peux dire mission accomplie, je crois.

Pour cette troisième édition, nous avons plongé dans l’Iliade. Neuf étudiants s’étaient joints à moi, plus ou moins assidument, il est vrai. Nous avons lu quatre chants par semaine, étalés sur six rencontres.

L’Iliade est une œuvre qui peut être relue infiniment et analysée sous plusieurs aspects. Pour mes étudiants, le contact a été un peu abrupt. Découvrir que l’Iliade ne raconte pas la guerre de Troie, d’abord, mais seulement quelques jours d’une guerre échelonnée sur dix ans. Les multiples répétitions, les épithètes homériques, l’action, plus ou moins « intéressante », selon les chapitres. Beaucoup de descriptions lassantes, des énumérations qui n’en finissent plus de noms de héros obscurs, apparaissant le temps d’un bronze fracassant leur crâne, avec moult effets sonores… Beaucoup d’adaptation, donc. Pourtant, combien de questionnements, de rires, de surprises, d’apprentissage! Sans la menace d’un examen, d’un test, de points à aller chercher pour augmenter une moyenne. Non. Un « plus », par-dessus leur vie chargée, déjà.

Pour moi, il s’agissait d’une relecture, bien entendu. Cela n’a rien enlevé à mon plaisir, ni ne m’a facilité la tâche. Moi aussi, je me suis souvent retrouvée à terminer à la course les dernières pages avant une rencontre. Moi-même j’ai lu en diagonale des répétitions, question de gagner du temps. Et j’ai replongé aussi dans mes vieilles notes jaunies prises à l’université, pour étoffer les discussions, approfondir l’interprétation. Et du plaisir, j’en ai eu plus que ma part.

Avec ce cercle graduent la majorité de ceux qui ont constitué les piliers de cette activité. Enseigner au préuniversitaire, c’est voir quitter les étudiants aux deux ans. C’est s’attacher... et laisser partir. La prochaine année scolaire qui s’annonce pour moi, en plus, ne me permettra pas d’enseigner les civilisations de l’Antiquité, donc je crains que le contact ne se rompe. Qu’il n’y ait pas de relève. Je verrai.

Reste une activité festive au menu : le visionnement du film Troie (abominable sur le plan de l’adaptation!) que la plupart de mes étudiants ont vu (et aimé). Maintenant, y porteront-ils le même regard? Discussion en vue!

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Commentaires
A
C'est beau de te voir dans ta passion, Danaée, "j'écouterais" encore ! Et je meurs de lire et relire ton prochain roman.<br /> <br /> A. De Caux
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