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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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9 février 2009

La bonne idée

ideeMes derniers billets montrent bien la difficulté que je rencontre ces jours-ci à démarrer réellement l'écriture de mon prochain roman et la bousculade que je ressens dans ma tête, aux prises avec un tourbillon d'idées et d'impressions diverses.

Pour décrocher un peu (mais sans décrocher vraiment!), j'ai lu des passages du livre  de Jean-Benoît Nadeau Écrire pour vivre. Conseils pratiques à ceux qui rêvent de vivre pour écrire dont je vous parlais ici il y a déjà quelque temps. Il se trouve que le deuxième chapitre traite justement des idées et de ce qui distingue celles qui sont intéressantes de celles qui sont plates.

Qu'est-ce qui fait qu'une idée est bonne? Eh bien, simplement: il faut que ce soit une idée intéressante. (Ouf, la logique implacable...)

Mais bon. On poursuit: pour savoir si une idée est intéressante, il faut faire appel à notre lecteur intérieur. Celui qui distingue, dans notre for intérieur, ce qui est bon de ce qui ne l'est pas lorsqu'on lit des livres, des articles, etc. Bref, si on aime quelque chose, nous, en tant que lecteur, il y a des chances que d'autres l'aiment aussi. On peut aussi appeler cela notre instinct. (p. 49)

Pas certain que votre instinct fasse du bon boulot? Encore le doute? Heureusement, il existe deux façons de reconnaître une bonne idée, selon l'auteur. D'abord, cette idée "produit toutes sortes de frissons, et même la chair de poule." De plus, elle se manisfeste par "un besoin viscéral de la conter et d'en parler." (p. 50)

Alors me revoilà à considérer Janus.

Pas de doute, j'ai les frissons, la chair de poule, alouette! Pour le besoin viscéral d'en parler... Moins sûr. Mais ça, c'est un peu normal. Je déteste parler de mes idées de romans. Même pour Enthéos, qui est écrit et publié, quand on me demande d'en parler, à brûle pourpoint, je bafouille toujours un peu. Je préfère écrire.

Source: Jean-Benoît Nadeau, Écrire pour vivre. Conseils pratiques pour ceux qui rêvent de vivre pour écrire. Montréal, Québec-Amérique, 2007. 416 pages.

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Commentaires
I
Le frisson et les tremblements, quand je les ressens, je sais que je tiens mon idée de génie. Elle sort du néant, elle s'impose, elle m'engloutit toute entière. Parfois, j'ai même une impression de déjà-vu, tellement la voie est claire et évidente.<br /> <br /> Quant au fait d'en parler... Je réprime de plus en plus ce besoin impérieux de partager mes projets avec mes proches. Premièrement, peu ont suffisamment d'intérêt pour me suivre. Ils attendent le livre ou mieux, le film...<br /> <br /> Ensuite, vient la peur que mon idée ne soit copiée. Crainte sûrement infondée, mais bien réelle. Alors je me tais et j'attends d'avoir couché mes mots sur le papier. Je me poste le tout par courrier recommandé afin de protéger mes droits et ensuite, seulement, je dévoile mes oeuvres à mes proches. Ou enfin, à ceux qui s'y intéressent vraiment!
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J
Phil: Ah, tu apportes une bonne précision. J'étais un peu ambivalente en te lisant. Ceci dit, tu as un grand talent à décrire ce que tu ressens. Tu possèdes un réel pouvoir d'évocation.
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P
Je veux simplement dire que j'ai du mal à parler des livres. Je suis quelqu'un qui ressent les choses mais qui les explique mal. Pareil pour le cinéma.
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J
Venise: Je pense en effet que ce besoin d'en parler est peut-être plus important quand on est un rédacteur journalistique (comme l'auteur Jean-Benoît Nadeau). Le processus de création de fiction m'apparaît un peu différent. Mais dans l'essence, ça se ressemble aussi beaucoup. <br /> <br /> Phil: Certains bouquins nous éclairent beaucoup. Lire les mots des autres me permet de mettre en ordre mes propres idées.<br /> <br /> Claudel: C'est vrai qu'on ressent un peu ça, en parlant de ce qu'on a en tête, pour l'écriture. Le besoin d'écrire s'estompe parfois... Mais si le besoin perdure, alors c'est sans doute le signe que l'idée tient bon? Pour l'évoltion des idées, c'est normal aussi. Nous changeons, et notre vision évolue aussi. Tant qu'un texte n'est pas publié, libre à nous de le retravailler. Tant qu'on en sent le besoin. Ensuite, on passe à autre chose!
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C
C'est un peu comme quand on arrête de fumer: on en parle ou pas. J'ai essayé les deux méthodes. Les deux fonctionnent selon le moment, selon les réactions des gens à qui on se confie.<br /> J'ai le même dilemme. Si je parle de ce que je suis en train d'écrire, il me semble que j'ai moins le besoin de l'écrire ensuite, comme si les mots avaient passé la porte. Et je n'en parle pas à n'importe qui non plus, je ne veux pas de jugement, ni même de réactions. Alors en général, mais c'est comme ça dans ma vie en général, je ne dis rien, tant que je ne me le suis pas formulé à moi-même, tant que je ne l'ai pas couché sur papier. Et si la publication pouvait venir plus vite, je n'en parlerais pas tant que ce n'est pas publié, mais comme les éditeurs ne se ruent pas sur mes écrits, j'ai le temps d'en parler. Mais en relisant le texte, ce n'est déjà plus tout à fait ça, c'est déjà autre chose, il a évolué, ma pensée aussi. Déjà passé à autre chose.
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Soleil d'encrier: réflexions littéraires diverses de Julie Gravel-Richard
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