Révision linguistique
Mon manuscrit est parti en révision linguistique depuis le 15 mai. Le processus se poursuit, mais je me sens un peu dans la marge.
En fait, la révision linguistique n'est que la suite logique de tout le travail sur le fond et la forme que j'ai effectué avec mon directeur littéraire depuis les débuts de notre collaboration. Le travail n'est pas encore terminé. C'est juste que, pour cette étape, je n'ai rien à faire d'autre qu'attendre.
Je sais que plusieurs auteurs pensent que leur écriture est déjà parfaite. Le fait de voir leur manuscrit accepté par un éditeur ne vient que consacrer ce fait, dans leur esprit.
Pourtant, c'est rarement le cas. Et ce n'est certainement pas le mien.
Personnellement, ayant vécu "plusieurs vies" dans le milieu de l'écriture et de la rédaction, je sais bien qu'il est rare qu'une même personne soit capable de tout faire dans le processus d'écriture: créer le texte, juger de sa pertinence, de sa qualité, puis de le réviser à fond sur le plan linguistique.
Quand j'étais rédactrice, quelqu'un d'autre révisait les textes que j'avais écrits. Mais j'ai aussi fait de la révision linguistique de textes que je n'avais pas moi-même rédigés. On ne pose pas le même regard sur un texte que nous avons écrit que sur celui d'un autre. Et quant à mes compétences de réviseure, elles sont limitées. Je ne suis pas une vraie pro. Des vrais pros, j'en connais! Des maniaques de la langue, de la tournure. De la syntaxe anglaise camouflée dans une translittération française. Vous pensez bien écrire? Vraiment? Moi, je mets toujours un bémol quand je parle de mon écriture et de ma connaissance de la langue. Je sais que je la maîtrise mieux que bien des gens. Mais je suis loin de la perfection!
Il y a quelque temps, j'ai acheté un bouquin dont je voulais parler sur ce blog: Écrire pour vivre. Conseils pratiques pour ceux qui rêvent de vivre pour écrire, écrit par le journaliste Jean-Benoît Nadeau et paru chez Québec Amérique. Récemment, quelqu'un me suggérait justement cette lecture, et j'ai alors plongé dans ce livre, que je me gardais pour plus tard.
Ce livre se veut un guide pratique pour les écrivains et auteurs de tout acabit. On y voit en détails l'univers de l'écriture, que ce soit dans le milieu journalistique, cinématographique ou littéraire. C'est un foisonnement d'informations utiles. Et on y trouve justement un chapitre consacré à l'étape de la révision du texte.
Jean-Benoît Nadeau souligne que la révision est "un mal nécessaire" et que les auteurs débutants ont souvent de la difficulté avec le retravail fait sur leur texte. Mais "ces ratures, ces révisions, ces corrections et les questions qui les accompagnent relèvent de la vie d'un écrivain". (p. 330) De plus, il insiste sur le fait que les bonnes maisons d'édition font de la révision une étape sérieuse, et celle-ci se subdivise en plusieurs sous-étapes de révision, souvent deux ou trois. C'est ce que j'ai vécu avec Septentrion. Cependant, "bon nombre de petits éditeurs et de petits et moyens magazines sont moins scrupuleux et ne font qu'une seule révision. Et tout y passe d'un coup: le fond, la forme, l'orthographe et la grammaire. C'est forcément moins bon, mais c'est mieux que rien. Car il s'en trouve qui publient leurs textes tels quels- sans rien toucher- ce qui est très dangereux." (p. 337)
En terminant, je continue à apprécier mon cheminement dans le monde littéraire. Je suis toujours curieuse de découvrir quelle sera la suite des choses. Actuellement, cependant, je suis en attente. En espérant que la révision linguistique ne soit pas trop radicale pour ne pas faire disparaître mes particularités au niveau du style. Pour éviter qu'il ne perde "ma" touche, dans le processus.
J'imagine que j'aurai droit de regard sur le résultat final.
C'est à suivre!
Suggestion de lecture:
Écrire pour vivre. Conseils pratiques à ceux qui rêvent de vivre pour écrire. Par Jean-Benoît Nadeau, Montréal, Québec Amérique, 2007. 416 pages.