L'édition à Québec
Hier, en lisant le Soleil, je suis tombée sur deux intéressants articles concernant le monde de l’édition dans la ville de Québec. Un dernier volet est paru ce matin, y faisant suite.
La journaliste Valérie Gaudreau trace d’abord un portrait de la situation des éditeurs établis dans la vieille Capitale et termine son survol en expliquant que, pour survivre, la plupart des maisons d’édition de Québec ont dû se spécialiser, trouver leur créneau.
On y parle bien entendu de Septentrion, dont le fondateur, l’historien Denis Vaugeois, est photographié, tout sourire. D’ailleurs, l’article fait référence au livre publié par Monsieur Vaugeois concernant le monde de l’édition, L’amour du livre, paru en 2005. Un livre que m’avait conseillé fortement Éric, lors de notre première rencontre. Question de me faire une idée sur la philosophie de la maison, notamment en ce qui a trait aux relations qu’elle cherche à entretenir avec ses auteurs. J’y reviendrai sans doute en ces lignes. Cette lecture m’a beaucoup intéressée.
Il existe plusieurs maisons d’édition à Québec. Évidemment, elles subissent la pression des plus grosses, situées à Montréal. Mais maintenant, avec les nouvelles technologies de l’information, on peut réussir à faire un bon travail d’édition à partir de partout. Et puis, géographiquement, Québec est bien située pour ce qui est des différents salons du livre organisés à travers la province. Il y a cependant les frais de transports qui sont à considérer, quand on sait que les livres sont imprimés à Montréal. Mais le vrai problème des éditeurs indépendants, c’est « la pression des grandes chaînes de librairies, la concentration de la propriété et les guerres de prix des magasins à grande surface ». C’est ce qui sera à surveiller pour les prochaines années.
Quant au préjugé voulant que les éditeurs de Québec publient d’abord des auteurs de la ville, c’est faux. C’est toujours le texte qui prime, peu importe qui l’a écrit.
Les éditions Alto, dirigées par le sympathique Antoine Tanguay, ont droit aussi à un entrefilet. On souligne leur départ canon avec le roman Nikolski, de Nicolas Dikner et leur récent succès avec la traduction du roman Parfum de poussière, de Rawi Hage. Malgré ces bons coups, Antoine Tanguay préfère s’en tenir à six titres par an.
En ce qui concerne l’importance, pour les maisons d’édition québécoises, de se spécialiser tout en s’ouvrant aussi à la diversité, j’ai été un peu déçue qu’on ne mentionne pas précisément Septentrion. On parle de Nota Bene, orientée vers l’essai, de l’Instant même qui publiait des nouvelles avant d’ouvrir son horizon au roman et au théâtre, du Dauphin blanc, spécialisé en croissance personnelle et aussi de Alire, qui donne dans la science-fiction et qui a publié, entre autres, Patrick Sénécal.
J’espérais lire que Septentrion, même si elle est spécialisée dans les livres sur l’histoire (et beaucoup sur celle du Québec et de l’Amérique du Nord), a mis sur pied la collection "Hamac", destinée au roman. C’est cette collection qui est co-dirigée par Éric Simard avec qui je travaille.
Mais on peut dire, à la lecture de ces articles, que l’édition à Québec se porte bien. Et ça fait plaisir à lire!
Valérie Gaudreau, « Profession : éditeur », Le Soleil, 6 janvier 2008, p. A2-A3; « Bonne note pour Alto », Le Soleil, 6 janvier 2008, p. A3; « À chacun son genre. L’Édition à Québec se distingue par la spécialisation », Le Soleil, 7 janvier 2008, p. A5.